C’est la rentrée, et avant que ne nous saisisse le quotidien et ses milliers de tâches, de devoirs et de soucis, prenons un peu de hauteur et rappelons-nous notre mission.
Le pape Léon XIV, dans son message aux Frères des Écoles chrétiennes (15 mai 2025), émis seulement quelques jours après son élection, énumère les « obstacles » que l’éducation aujourd’hui doit « affronter » : « Pensons à l’isolement provoqué par des modèles relationnels insidieux de plus en plus marqués par la superficialité, l’individualisme et l’instabilité affective; à la diffusion de modèles de pensée affaiblis par le relativisme; à la prévalence de rythmes et de styles de vie qui ne laissent pas suffisamment de place à l’écoute, à la réflexion et au dialogue, à l’école, dans la famille, parfois aussi entre des personnes du même âge, avec la solitude qui en résulte. »
Ces paroles du Souverain Pontife nous interpellent, enseignants, éducateurs, parents, élèves ; prenons au sérieux cet avertissement, pour que le collège Saint-Fort (et en cela je ne crois pas trahir la lettre, ni l’esprit, du projet éducatif porté par les fondateurs de notre institution – il y a dix ans !) soit effectivement un lieu où l’on cherche le Vrai, sans indulgence à l’égard du mensonge, de l’erreur, du relativisme ; où l’on recherche la sincérité et la profondeur de la relation entre les personnes, dans un esprit de service, de camaraderie et d’amitié, loin de la culture du jetable, où l’on use d’autrui comme d’un objet ; un lieu où l’on cherche à s’élever, à tourner son regard vers le ciel. Comme l’écrit Ovide au Ier siècle de notre ère, « tandis que les autres vivants, penchés en avant, regardent le sol, la divinité donna à l’homme un visage tourné vers le haut, et lui imposa de regarder le ciel, de lever les yeux vers les astres. » (Métamorphoses, 1)
Puisse le collège Saint-Fort être constitué d’hommes et de femmes au visage tourné vers le ciel, éduquant les enfants à adopter à leur tour ce regard curieux, attentif, contemplatif, sur les choses, le monde, l’histoire, les êtres et les arts, et non à rester, comme les autres vivants, le visage penché vers le sol !
Bonne rentrée à tous.
Stéphane Morassut, chef d’établissement
